ECONOMIE

TGV

    Dossier Liaison TGV Quimper/ Brest/ Paris

    Juillet 2022Lettre ouverte à Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF des 6 organisations patronales finistériennes : MEDEF, UIMM, FFB, FDSEA, Investir en Finistère, CPME. 

    Monsieur le Président

    Vous avez déclaré dans la presse « Paris-Brest en 3h30, ce n’est déjà pas si mal » !

    Permettez-nous de vous rappeler que le grand projet Bretagne à Grande Vitesse (BGV) devait mettre Brest et Quimper à 3h de Paris en 2012 ! Il s’agissait d’un enjeu stratégique porté à l’époque par tous les acteurs politiques et économiques bretons.

    Le 29 juillet 2008, Jean-Louis Borloo, ministre de l’Écologie et de l’Aménagement du Territoire donne officiellement le coup d’envoi du chantier BGV pour aboutir 9 ans plus tard, le 1er juillet 2017, à l’inauguration de la Ligne à Grande Vitesse mettant Rennes à 1h30 de Paris.

    Et seulement quelques minutes de gain de temps entre la pointe bretonne et Rennes….

    Car en réalité, mis à part le « train drapeau » proche des 3h30 occasionnellement, la durée moyenne du trajet est plutôt de 3h45 pour 600 kilomètres.

    En décembre 2021, la SNCF a lancé une consultation pour la phase 2 du grand projet ferroviaire de liaisons nouvelles Ouest Bretagne – Pays de la Loire (LNOBPL) avec l’objectif de mettre Brest et Quimper à 3h de Paris à l’horizon 2035.

    27 ans, que de temps perdu !

    Pendant cette longue période, la Bretagne a connu un fort développement économique et démographique et Brest a rejoint la liste des métropoles françaises.

    Nous attendons 400 000 personnes supplémentaires sur notre territoire à horizon 2040.

    Pour accompagner et accentuer son développement, la pointe bretonne doit renforcer sa connexion aux grands centres économiques français et européens via Paris bien sûr, mais également vers Lyon, Nantes, Bordeaux et vers le centre de l’Europe.

    Les grands enjeux écologiques font que les déplacements propres seront à privilégier pour les entreprises (comme pour les particuliers). Sans liaison rapide avec PARIS, ces personnes ne viendront pas en Finistère mais s’arrêteront à Rennes ou à Nantes.

    Refuser à notre territoire ce qui est accordé aux autres métropoles françaises reviendrait à condamner le développement de l’économie FINISTERIENNE.

    3h, c’est de l’aménagement du territoire juste et équilibré :

    • Pour amplifier notre développement économique à l’ouest de Rennes,
    • Pour accompagner la démographie et faire venir des collaborateurs et leur famille : un enjeu considérable pour les années à venir,
    • Pour du transport décarboné,
    • Pour développer le fret,
    • Pour faire l’aller/retour dans la journée voir ses clients, fournisseurs et participer aux salons professionnels.

    Nous devons déjà subir une dégradation des vols vers Orly au départ de Brest et anticiper la fin annoncée des vols Quimper-Paris.

    Nos entreprises méritent de pouvoir continuer à conserver leurs sièges sociaux en Finistère, méritent de pouvoir recruter plus facilement sans être éloignées de toutes connexions ou hub majeurs, méritent de pouvoir commercer au niveau national et international et donc avoir accès aux centres de décision rapidement, méritent de bénéficier d’un maillage à la hauteur du dynamisme qu’elles affichent.

    Monsieur le Président, le Finistère ne pourra pas rester compétitif sans liaisons multimodales adaptées à nos ambitions, tout en prenant en compte l’impact environnemental.

    Les acteurs économiques de l’ouest attendent un engagement fort de l’État, de la SNCF et des collectivités avec un projet ambitieux qui nécessite des tronçons de lignes nouvelles pour gagner un temps significatif et mettre enfin, Brest et Quimper à 3 h de Paris.

     

     

    Pour mémoire : une promesse et un engagement du Conseil régional de longue date pour désenclaver la Bretagne (et le Finistère en particulier). Le premier débat public sur ce projet remonte à 1994 pour une enquête préalable à la déclaration d’intérêt public le 1er juin 2006. La ligne devait voir le jour en 2012.

    Dans le cadre de la mobilisation permettant de relier en train Paris en 3 h de Quimper et de Brest , l'UE29 - Medef Finistère s’engage dans ce sens dans l’intérêt du Finistère. Tous les soutiens et actions à ce projet de prolongement de la ligne ferroviaire à grande vitesse jusqu’à Quimper et Brest sont nécessaires pour appuyer cette volonté de poursuivre le désenclavement du Finistère, qui reste une priorité :

    • L'Université d’été 2010 de l'Union des Entreprises du Finistère en  fait son thème principal avec  « de l’ambition pour le TGV ! » 
    • Contrat Eiffage : 3 aout 2011, début des travaux en aout 2012 et fin prévue en mai 2017. 3 milliards d’€ pour 182 km du Mans à Rennes. Mise en service de la ligne = 37 minutes de moins de façon certaine pour le Finistère.
    • 2012 : création du Club TGV Finistère  dont la présidence est confiée à Jean-Guy Le Floch (Armor Lux). 4 commissions crées dont la commission économie présidée par Pierre Balland au titre du Medef Finistère
    • Parallèlement, des travaux sur les lignes Rennes Brest et Rennes Quimper (110 millions pour le CR), doivent permettre de gagner encore quelques précieuses minutes ( 7 à 15 minutes).
    • Impossible néanmoins d’arriver comme cela a été dit pendant longtemps à 3h00 (plutôt 3h30)
    • En février 2018, le rapport du Comité d'orientation des infrastructure engendre de nombreuses réactions d'incompréhension. Les Finistériens ne désarment pas. 3 h pour Quimper-Paris et Brest-Paris.  A l'instar des élus du département, le Medef Finistère (UE29) a également fait entendre sa voix via un communiqué de presse à l'image de Jean-François Legault, l'un des co-gérants de l'entreprise Cadiou à Locronan et membre du bureau de l'UE29. Témoignage : Lire

    Le Club TGV Bretagne : Quatre Clubs TGV ont été créés entre juin 2012 et février 2013 en Ille-et-Vilaine, Côtes d’Armor, Finistère et Morbihan. Ils structureront et animeront les travaux du Club. Une structure de coordination régionale sera également mise en place, en partenariat avec les institutions régionales, afin de favoriser les synergies et de partager les bonnes pratiques entre les Clubs locaux.

    De 2012 à 2017, le Club TGV Bretagne Finistère a été animé par Jean-Guy Le Floch et Jean Le Vourch, et une équipe d’animateurs thématiques :

    • Education / recherche : Paul Friedel, directeur de Télécom Bretagne (aujourd’hui IMT Atlantique).
    • Tourisme : Hubert Jan, Président départemental de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie.
    • Economie / Attractivité : Pierre Balland, Président de l’Union des Entreprises du Finistère

    En 2018, Paul Friedel qui prend la suite de Jean-Guy Le Floch et Jean Le Vourch dans l’animation du Club TGV en Finistère est appuyé dans les actions du Club TGV dont : Jean-Paul Kerrien (Président du Crédit Agricole Finistère), Stéphane Bidamant (Président de l’Union des Entreprises du Finistère).

    La dernière action commune : le Job Dating du Club TGV Finistère du lundi 3 février 2020. Les entrepreneurs finistériens sont allés, d’un aller-retour en TGV, recruter de nouveaux talents à Paris et promouvoir tous les atouts de leur territoire : https://www.clubtgvbretagne.eu/finistere/